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Examen régional n°6 - La Boite à Merveilles Chapitre I

  Examen   régional   n°6 Chapitre I TEXTE Toujours silencieux, mon père continuait à manger. Ma mère recommença : -   Oui, tout cela ne te fait rien. Que ta femme subisse tous les affronts, ton appétit n’en est pas affecté et tu manges comme à l’ordinaire. Moi, j’ai tellement de peine sur le cœur que je ne mangerai plus jamais de ma vie. Ma mère, se cachant le visage dans ses deux mains, poussa un long sanglot et se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle gémissait, se lamentait, se donnait de grandes claques sur les cuisses, chantant sur un air monotone et combien triste tous les malheurs qui l’avaient frappée. Elle énumérait les insultes qu’elle avait reçues, les épithètes dont on l’avait gratifiée, recommençait intarissablement le panégyrique de ses ancêtres qui, par la même occasion, se trouvaient offensés. Mon père, rassasié, but une gorgée d’eau, s’essuya la bouche, tira à lui un coussin pour s’accouder et demanda : -   Avec qui tu

Examen régional n°5 - la Boite à Merveilles Chapitre I

  Examen   régional   n°5 Chapitre I Texte : Le lendemain du bain, ma mère ne manquait pas de raconter la séance à toute la maison, avec des commentaires détaillés où abondaient les traits pittoresques et les anecdotes. Elle mimait les gestes de telle Cherifa connue dans le quartier, la démarche de telle voisine qu'elle n'aimait pas, parlait avec éloge de la caissière ou se révoltait contre les masseuses, ces entremetteuses, mères des calamités, qui escroquaient les clientes sans leur apporter la moindre goutte d'eau. Le bain maure était naturellement le lieu des potins et des commérages. On y faisait connaissance avec des femmes qui n'habitaient pas le quartier. On y allait autant pour se purifier que pour se tenir au courant de ce qui se faisait, de ce qui se disait. Il arrivait qu'une femme chantât un couplet et le couplet faisait ainsi son entrée dans le quartier. Deux ou trois fois,

Examen régional n°4 - la Boite à Merveilles Chapitre I

  Examen   régional   n°4 - la Boite à Merveilles Chapitre I Texte : Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. Après avoir payé soixante- quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées, déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des mansourias, des chemises et des pantalons, des haïks à glands de soie d'une éblouissante blancheur. Toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés. Je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre. Il y avait bien d'autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés(…). M